Jour 1 : Le début d’un long voyage
Alors que je me réveille chez moi, dans ma vieille maison de Redford, cela fait une semaine que l’alerte a été donnée. Les premiers jours, les journaux télévisés permettaient encore de suivre l’avancée de cette pandémie, mais le gouvernement a été rapidement débordé. Aujourd’hui, les télévisions et les radios émettent un silence glacial, mais je ne dois pas me laisser abattre. Il reste encore, pour l’instant, de l’électricité et de l’eau courante — mais pour combien de temps ?
Manque de pot : il fallait que cette pandémie arrive juste après mon déménagement. Je ne connais rien de cette ville. Je garde mon uniforme de policier sur moi, pour me rappeler que l’ordre et la justice doivent continuer à dicter ma vie.
Aujourd’hui, j’ai épuisé le stock de nourriture et d’eau que j’avais constitué avant le black-out total. Même ici, le quartier fourmille de ces enfoirés de zombies. Pas plus tard qu’hier, mes voisins sont morts après s’être fait mordre. Je ne sais pas combien de temps je vais tenir : je n’ai pas d’arme de service, pas de véhicule, juste mon téléphone et ma matraque. Pourtant, je dois sortir pour trouver de la nourriture.
Je vais essayer de trouver les clés de la voiture de mes voisins et voir ce qu’il leur restait comme provisions, mais je ne suis pas sûr qu’ils soient encore à l’intérieur — cette idée m’effraie. J’évite le plus possible de me confronter à ces infectés.
Le jour se lève. Je rassemble mon courage, prends ma matraque et ouvre la porte. Je cours jusqu’à la maison de mon voisin d’en face : rien ne bouge, c’est le silence dehors. Pour m’assurer qu’il n’y a personne à l’intérieur, je toque à la porte : pas un bruit. J’essaie d’ouvrir, mais non, elle est fermée à clé.
Je fais le tour et j’essaie la porte de derrière : elle n’est pas verrouillée — soulagement. Le silence règne à l’intérieur. J’avance doucement et fouille les meubles à la recherche d’objets utiles. Je trouve une lampe torche, quelques piles ; j’arrive dans la salle de bain et, par précaution — au cas où j’en aurais besoin plus tard — je remplis la baignoire et le lavabo. L’eau courante ne va pas durer longtemps.
J’entre dans le salon. Pour sécuriser la maison, je déplace l’armoire du couloir et la place devant la porte arrière : plus simple de bloquer cette issue et d’entrer par l’avant. Je cherche toujours les clés, en vain. Dans la cuisine, je fouille les placards, range certaines boîtes de conserve dans le sac à dos que j’ai trouvé dans la chambre, j’ouvre le frigo et prends toute la nourriture et boisson possibles.
Je me dirige ensuite vers la dernière pièce et y trouve une batte de baseball : je la mets aussi dans le sac — elle me servira sans doute plus que ma matraque. Je trouve également une carte de la région et cherche un crayon pour noter l’endroit où je suis passé, grâce au GPS de mon téléphone.
Il est important de marquer les endroits où je suis allé pour ne pas y revenir inutilement. Mon objectif principal reste les clés de voiture que je n’ai pas trouvées. La porte de la voiture était entrouverte ; j’essaie de la démarrer autrement, en bricolant les fils. Après plusieurs essais, elle démarre ! Jackpot. J’ai de quoi m’aventurer rapidement en ville.
Je décide de rentrer chez moi pour mettre au frigo mes précieuses trouvailles et décider où aller ensuite. C’est compliqué : je ne connais pas les rues, je ne sais pas ce qu’il y a par ici. Je ressors de la maison, monte dans la voiture et commence à rouler. Quelques minutes plus tard, j’entends une alarme : celle de l’école. Je me dis qu’il peut sûrement y avoir des survivants là-bas.
Il n’y avait aucun zombie aux alentours, mais l’alarme allait vite les attirer. Je dois aller voir si quelqu’un y est. Je me gare, regarde autour de moi : personne, rien ne vit, et surtout rien de mort ne bouge. Je m’approche des portes : elles sont fermées. De l’autre côté, je peux voir un zombie, dos au mur. Je décide de crocheter la porte d’entrée pour accéder aux distributeurs automatiques ; cela pourrait me donner de la nourriture pour un bon moment. Après quelques minutes d’essais, je réussis à ouvrir la porte. J’entre silencieusement et commence à fouiller les casiers alentours. Le zombie ne m’a pas entendu.
Alors que je regardais dans une pièce non loin du distributeur, je sens quelque chose frôler ma tête. Je me retourne immédiatement : le zombie n’était plus dos au mur, il est derrière moi. Je le pousse ; il tombe par terre. Je pose mon sac, prends ma matraque instinctivement et commence à le frapper, frapper, frapper. Je jette ma matraque, attrape la batte et lui assène un violent coup à la tête. Il ne bouge plus, étendu au sol, couvert de sang.
Je m’approche et le touche du pied pour vérifier qu’il est réellement mort. Puis je fouille son corps : ce n’est pas glorieux, mais il pourrait y avoir quelque chose d’utile — un téléphone, des provisions, etc. Rien d’intéressant. Je décide toutefois de garder sa monnaie, sa carte de crédit et sa carte d’identité — ma façon de me souvenir des morts que j’ai libérés.
La nuit commence à tomber. J’entends au loin des fenêtres se briser ; je regarde et vois quelques zombies approcher lentement. Je me relève, reprends ma matraque, mets les affaires dans le sac et pars en courant vers la voiture, puis je rentre chez moi.
Je bois un peu, note où je suis allé et ce que j’ai vu — je prends le cahier trouvé à l’école et écris le premier jour de mon aventure. Je fais cuire une petite boîte de petits pois, pose le cahier, mange, verrouille la maison et me dirige vers ma chambre où la fenêtre et les stores sont entièrement fermés. Je verrouille la porte de ma chambre et me couche. Demain sera une autre journée, sans doute plus dure encore qu’aujourd’hui.